Premiers pas dans l’audiovisuel : succès et trahisons (article 2)

Le premier projet :

En quittant le magazine de coiffure, je me suis retrouvée au chômage, mais j’ai immédiatement reçu un projet de court-métrage dans le cadre de l’association montée quelques années plus tôt.
Je l’ai produite seule (et bénévolement), car mon associé était trop pris par ses études.
Ce fut le premier projet que j’ai produit intégralement. J’ai obtenu des financements, organisé la fabrication et géré la distribution et diffusion.
Le film a bien circulé et a remporté plusieurs prix. Pourtant à ce moment là, et malgré tout ce que j’avais réussi à faire, je doutais encore de moi sur ma légitimité à être une Productrice indépendante.

La création de la société de production :

Suite à ce succès, mon associé m’a proposé de monter une société privée. J’ai accepté car je venais de terminer une spécialisation en gestion et création d’entreprise et que cela faisait aussi sens dans la continuité de mon expérience dans le magazine de coiffure. Malheureusement, j’ai commis une terrible erreur en mettant toutes mes économies dans la création de la société et le capital social sans même prendre la majorité des parts. Mon associé m’avait convaincu qu’il valait mieux que ce soit lui le président et actionnaire majoritaire, en me promettant de me rembourser plus tard. Ce qu’il n’aura jamais fait, vous commencez à comprendre dans quelle bourbier je me suis mise 😉

Les trahisons :

Presque dix ans plus tard, j’ai dû quitter la société, ne voulant plus être mêlée aux détournements de fonds et à la mauvaise gestion continue de mon associé. J’avais prévenu chaque année des risques et des comportements illégaux, mais il me répondait systématiquement : « je suis le président, je fais ce que je veux ». Lorsque j’ai annoncé mon départ, il a bloqué mon adresse email pro pour en effacé tous mes emails d’alertes et de contestation. Cette relation a été horrible et je me suis battue pour défendre mes valeurs. Mais quand on a pas les moyens de se payer une armée d’avocats les preuves ne suffisent pas et vous perdez tout et c’est ce qui m’est arrivé.

La chute :

Alors que j’allais réussir à reprendre le contrôle de la société, mon associé a détourné l’intégralité des financements que j’avais obtenus pour les projets que je développais depuis plusieurs années. Il a également conservé l’intégralité des recettes d’un long métrage que nous avions produit et sur lequel je n’avais reçu aucune rémunération devant me rémunérée uniquement sur les recettes, comme il m’y avait contrainte. Sans moyens personnels (un membre de la famille avocat par exemple) ou budget pour rémunérer un bon avocat, il a été facile pour lui de me mettre à terre. La suite dans l’article 3.